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28 mars 2009
Le Trait d’Union (Terrebonne/Mascouche/Laurentides), Stéphane St-Amour
Le Courriel Laval, Stéphane Saint-Amour (25 avril 2009)

Les citoyens déposent un projet de mise en valeur pour l'archipel Saint-François - Dans la foulée d'en faire un parc naturel
  
Le jeudi 26 mars dernier, à l'occasion d'une assemblée de consultation tenue à Laval, l'organisme Sauvons nos trois grandes îles rendait public un projet de conservation et de mise en valeur écotouristique et récréative visant l'archipel Saint-François.
Essentiellement, ce projet, soigneusement articulé dans un document de 24 pages, consiste à doter les îles Saint-Joseph, Saint-Pierre et aux Vaches d'un statut d'aire protégée et de les rendre accessibles au public dans un esprit de respect de la nature.

«Si on veut que les choses avancent, il faut maintenant travailler à un plan d'acquisition et penser à un montage financier», déclare la porte-parole du groupe, Huguette Larochelle.

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L'île Saint-Joseph. (Photo: Martin Alarie)

Du temps plein
Le dépôt de cet ouvrage aura pour effet de préparer la rencontre du 6 avril que le caucus des députés libéraux lavallois tiendra en présence des membres de l'organisme citoyens.
D'ailleurs, force est de constater que depuis la création de ce regroupement au printemps 2008, les citoyens n'ont pas chômé.

Alors que, tambour battant, ils multipliaient les démarches juridiques et politiques afin de faire obstacle à un projet de développement résidentiel qui menaçait l'île Saint-Joseph et qu'ils recueillaient 25 000 signatures au bas d'une pétition, visant à forcer la main des élus, ces irréductibles défenseurs de la nature trouvaient le temps de plancher, parallèlement, sur un projet de conservation.
 
Accès aux îles
D'entrée de jeu, Sauvons nos trois grandes îles précise que le concept d'aménagement proposé est le fruit de longs mois de réflexion et d'échanges avec l'architecte- paysagiste Pierre Valiquette et l'étudiant en urbanisme Joseph Haddad.  Or, selon le scénario avancé, l'île aux Vaches (141,5 ha) serait reliée aux rives de Terrebonne et de Laval au moyen de passerelles enjambant la rivière des Mille-Iles, accessibles aux piétons et cyclistes seulement. Par ailleurs, une autre passerelle ferait le pont entre l'île Saint-Pierre (19,5 ha) et l'île aux Vaches. Quant à l'île Saint-Joseph (36,5 ha), elle est déjà reliée à Laval par un pont de bois.

Au chapitre de l'intégration régionale, on suggère même l'aménagement d'un nouveau tronçon de la Route verte qui sillonnerait l'île aux Vaches. Ce lien cyclable permettrait ainsi de relier le réseau de Terrebonne à celui de Laval, tout en faisait découvrir aux cyclistes le panorama d'une île, dont l'érablière noire lui vaut le titre d'écosystème forestier exceptionnel.

«Les îles devraient être pourvues de quais pour favoriser l'accès et le contrôle des visiteurs en provenance des voies d'eau», fait-on également observer.

Activités restreintes
Le projet prévoit restreindre les activités dans les îles, question de protéger les zones reconnues fragiles en raison de leurs habitats fauniques et floristiques qu'elles abritent.
«En plus des sentiers de marche et de vélo (été), de ski de fond, de raquette et de patinage sur sentiers glacés (hiver), les activités devraient être limitées aux activités d'observation, d'interprétation et de contemplation», fait valoir l'organisme Sauvons nos trois grandes îles.

Aux fins récréotouristiques, l'implantation de plaines de jeu libre et d'aires de pique-nique, accessibles par des sentiers de randonnée pédestre et cyclable, serait concentrée sur une partie de l'île aux Vaches ainsi que sur les territoires adjacents aux îles.

Incidemment, des trois grandes îles formant l'archipel, seule la portion de l'île aux Vaches située dans le corridor des lignes hydro-électriques serait vouée à ce type d'activités. «Ce corridor devrait être exploité et intégré au projet de mise en valeur des îles», peut-on lire dans le document.

Services sur la terre ferme
Pas question, toutefois, d'utiliser la moindre parcelle des îles, y compris l'île aux Vaches, pour y implanter des routes, des stationnements, un pavillon d'accueil ou encore un centre d'interprétation.
On recommande plutôt d'aménager les services aux utilisateurs sur la terre ferme, à proximité des points d'accès aux îles. À cet égard, on signale que la Ville de Terrebonne prévoit des investissements importants dans la poursuite du développement d'un centre de plein air au Parc de la Rivière, lequel offre d'ailleurs une vue imprenable sur les îles, dont l'île Saint-Joseph qui se trouve juste en face. Un chalet d'accueil y serait notamment construit en 2010, laisse-t-on entendre.

Les défenseurs des îles avancent aussi l'idée d'aménager un centre d'accueil couplé à un centre d'interprétation dans la maison historique appartenant à la ville de Terrebonne, localisée à proximité de l'usine de traitement des eaux et du corridor d'Hydro-Québec.

Rappelant la très grande valeur écologique de ce «patrimoine naturel exceptionnel», les citoyens revendiquent auprès de Québec le statut de refuge faunique pour l'archipel Saint-François, ce qui en assurerait la protection et la conservation.
 

http://www.courrierlaval.com/article-328031-Dans-la-foulee-den-faire-un-parc-naturel.html