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11  avril 2009
Le Courrier Laval, Stéphane Saint-Amour

Éco-Nature: Robert Bisson se réjouit  mais demeure prudent

Éco-Nature a depuis longtemps un oeil sur l’archipel Saint-François qu’il souhaite d’ailleurs ouvertement voir intégrer au Parc de la Rivière-des-Mille-Iles (PRMI), dont il est le fondateur et unique gestionnaire.

À cet égard, son directeur général, Robert Bisson, se réjouit du mandat que vient de lui confier la ministre Michelle Courchesne, mais demeure toutefois prudent. «J’espère seulement que ce ne sera pas un feu de paille encore une fois», a-t-il laissé tomber en entrevue, évoquant la récente décision du caucus des députés libéraux de Laval de renoncer à leur engagement d’une mise en réserve des trois grandes îles situées entre Terrebonne et l’île Jésus.


Valeur inestimable


Biologiste de formation, Robert Bisson persiste et signe. «La valeur écologique de ces îles est inestimable», dit-il, ce que ses équipes de recherche s’emploieront à démontrer lors de nouvelles études scientifiques et techniques qu’elles mèneront au cours des prochains mois.
Essentiellement, elles s’affaireront à la mise à jour de relevés récents ciblant l’inventaire des espèces animales et végétales rares, menacées et vulnérables.

Partenaire depuis 2000 du Programme d’intendance des habitats (PIH) des espèces en péril, Éco-Nature voit notamment à la protection et à la conservation de ces habitats fragiles. Dans cette foulée, l’organisme assure le suivi démographique de certaines populations, notamment la tortue géographique, qui pond sur l’île Saint-Joseph et qui s’alimente dans le marais de l’île.


Bien d’autres espèces menacées


«On a inventorié plusieurs espèces fauniques très intéressantes dans le marais et le marécage situés à la pointe est de l’île Saint-Joseph, dont la couleuvre brune qui figure également parmi les espèces menacées», mentionne M. Bisson, ajoutant que ces milieux humides ont même été cartographiés.
Par ailleurs, l’île aux Vaches, la plus vaste de l’archipel, renferme «la plus grande érablière à érable noir au Québec», poursuit le biologiste au sujet de cette espèce qualifiée d’écosystème forestier exceptionnel, également susceptible d’être désignée vulnérable.

«À la jonction des îles aux Vaches et Saint-Pierre se trouve aussi une des plus importantes colonies de lézardelles penchées au Québec», reprend le dirigeant d’Éco-Nature à propos de cette plante très rare, également menacée. Incidemment, une étude menée conjointement avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) vise à en faire un habitat floristique, ce qui lui assurerait un statut de protection, ajoute-t-il.

«Ne serait-ce qu’en raison de leur situation géographique, alors qu’il ne reste plus grand chose en matière d’espaces naturels dans la grande région de Montréal, ces trois îles doivent être protégées», fait valoir Robert Bisson. Ce dernier termine en rappelant que, sous juridiction lavalloise, le zonage municipal sur ces bouts de terre demeure encore et toujours résidentiel. «Dans le plan d’urbanisme de Ville Laval, il est prévu de les construire [les îles]».